Pourquoi je suis partie? Symptômes d’un bore- out 😐

Derrière la volonté de partir vivre loin de chez soi peut se cacher un milliard de raisons. Pour ma part, je me suis contentée de faire ma crise de la 50aine à 26 ans : j’ai claché ma routine bien orchestrée mais ennuyeuse pour retrouver avec plaisir le joyeux bordel de l’incertitude. Petit retour sur les origines de mon pétage de câble.

Une vie de rêve ?

Après un Master en Science Politique, je rêvais d’un poste de chercheuse en sciences sociales pour travailler avec passion sur la thématique de la lutte contre les discriminations. A la place, j’ai enchaîné les petits contrats dans l’accueil puis le secteur de l’insertion professionnelle, plus par hasard d’opportunité que par réelle vocation. Après un an et demi de CDD et courtes périodes de chômage, le saint-Graal m’était proposé : un CDI ? Non mieux… je devenais fonctionnaire de la fonction publique territoriale. A 25 ans, je venais d’obtenir un emploi à vie. Mon poste était en apparence assez intéressant puisqu’on me concédait l’entière responsabilité d’un service (toutefois humblement composé de mon unique personne) d’aide à l’insertion professionnelle de demandeurs d’emploi. Un réel avancement pour ma toute jeune et précaire carrière… En théorie. Si le travail était effectivement très intéressant, il était avant tout très peu. Sur 8 heures de temps de présence, je finissais mes tâches quotidiennes en 3 heures maximum.

Un travail intéressant… 3 heures par jour

Je commençais ma semaine le lundi après-midi à 13 :30 pour la terminé le samedi matin 12 :30 ; soit six jours sur sept coincé dans un job que ne me donnait aucun épanouissement. Si les projets que j’avais pu porter me plaisaient énormément ils étaient de taille très modestes et ne nécessité pas un grand temps de préparation. Le taux de fréquentation du service d’aide à l’emploi dans cette petite ville assez bourgeoise était très bas. Si j’ai au début essayé de développer mon activité, je me suis très vite confronté aux limites de la lenteur de la fonction publique. Mes propositions de changement d’organisation et de développement de nouveaux services se sont vites trouvées engluées dans des processus administratifs sans fins. J’ai alors baissé les bras pour me contenter de faire le travail qu’il m’était demandé, ni plus, ni moins. Ce travail n’emplissant pas ma journée, l’ennuie l’a complètement envahie. Je me suis mise à faire du sport, à multiplier les activités de loisirs et je passais un maximum de temps en pause thé avec mes collègues. Pourtant, rien n’y faisait, plus le temps passé, plus mon désespoir augmenté. J’avais la sensation d’être inutile et d’être bloquée dans cette situation pour un temps infini.

Un craquage salvateur…

Au bout d’un an et demi à ce rythme je finissais par rentrer chez moi en pleurant, emplie d’une immense lassitude. J’arrivais épuisée alors que j’avais passé ma journée à m’ennuyer et je ne trouvais plus la motivation pour sortir. Il était difficile pour moi d’expliquer à mes proches mon état car je n’étais pas aux prises avec un.e chef.fe intransigeant.e, un stress extrême ou rythme trop intense. J’étais seulement épuisée d’ennuie. S’il peut être difficile de comprendre pour certain.e.s qui, débordé.e.s par un travail qui ne leur laisse pas une minute pour respirer, se prennent à me jalouser en lisant mon quotidien, je peux vous assurer que la souffrance est belle et bien réelle. C’est ainsi qu’après de nombreuses hésitations j’ai finalement pris la lourde décision de démissionner de cette vie toute tracée pour partir à l’aventure vers l’inconnu. J’ai choisi de partir à l’étranger non parce que je m’imaginais un meilleur futur mais au moins une réalité ou, étant confronter à l’apprentissage d’une nouvelle langue et à la découverte d’une culture, j’échapperais enfin à ma neurasthénie.

Est-ce que je regrette ce choix?

Cette décision difficile à amener des changements radicaux dans ma vie qu’il n’a pas toujours était facile d’affronter mais je ne la regrette à aucun moment puisqu’elle m’a permis de me sortir d’une lassitude morale me menant tout droit à la dépression. En ce qui me concerne, le fait de devenir « expatrié.e » a ainsi été tout simplement la meilleure réponse que j’ai trouvé à la détresse que je subissais.

Commentaires

  1. […] Voilà mes techniques testées et approuvées en partant habiter en Italie sans parler un mot d’Italien. […]

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