Mes 7 conseils avant de partir

Comme je suis une grande fan de voyages et de travail précaire, ce qui m’a amenée à partir en Volontariat Européen et autres jobs sous-payés en Italie. Après toutes ces expériences riches en émotions, j’ai décidé qu’il était temps de partager ma science, enfin en tout cas ce que je retiendrais dans la catégorie « à retenter » si l’envie de repartir refait surface. A toutes les personnes qui souhaitent sauter le pas, j’aimerais délivrer quelques conseils que je me suis attachée à suivre et qui m’ont plutôt réussi pour vivre cette expérience sans trop de stress ou déceptions. Voici mes 7 clés de l’expatriation-tranquille (merci pour l’inspiration Mr Mitterrand et « sa force tranquille ») :

1/ Ne te renseigne pas (ou peu) sur la destination

Parce que moins tu attends, plus tu auras l’impression de recevoir. Je suis toujours partie sans prendre de renseignements sur le pays où la ville de destination. Je pense que si tu te renseigne et que ta destination semble idéale, tu risques d’être déçu en te rendant compte qu’elle n’est pas à la hauteur de tes expectatives. Au contraire, si tu pars avec un a priori négatif, ça t’empêchera surement de voir ce qu’elle peut t’offrir de beau. Au maximum, fais confiance à ce bon sens qui te murmure de ne pas oublier ton manteau quand tu pars en Islande. Mais généralement, le meilleur équipement que tu trouveras pour parait aux imprévu de ton séjour se trouvera dans le pays même.

(Bon, si vous partez en Afghanistan, à vous de voir si vous souhaitez adapter ces conseils à votre probabilité de survie en arrivant sans information. )

2/ Oublie ton anglais

Le fait de parler anglais est rassurant au début mais devient vite un frein à une bonne intégration (sauf si tu pars dans un pays anglophone, on est bien d’accord). Ayant la chance de ne pas être portée par les langues, il m’a été facile de ne plus tenter de le parler pour apprendre au plus vite la langue du pays (bon en même temps j’ai appris l’italien, pas le polonais, mais si vous choisissez l’impossible, tout mon respect !). J’ai connu quelques malheureux qui contrairement à moi sont de vrais bilingues et qui ont eu plus de mal à sortir d’un cercle d’amitié restreint de personnes polyglottes et à se forcer à communiquer dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas encore. Pour les plus timides, rien de tel qu’un ou deux verres de vin pour se donner le courage de se lancer et avoir l’impression d’être devenu bilingue.

3/ Sois célibataire

On va me dire que les relations à distances ça fonctionne bien, avec Skype, Whapsapp etc… Et que les deux sont toute à fait compatible. Oui mais non. Je suis partie étudier au Liban pendant un an en étant en couple à distance et j’ai l’impression d’avoir manqué beaucoup pour passer le plus de temps possible à converser avec mon copain sur MSN. Comme c’est un pays dans lequel je n’aurais pas l’occasion de retourner très souvent, je regrette un peu de ne pas avoir plus visité ou profiter du temps avec mes ami.e.s. Au contraire, en Italie, j’ai pu partir librement en vacances et vivre sans internet sans que ça ne devienne l’angoisse pour donner des nouvelles.

4 / Pars avec le strict minimum

Se référer au conseil 1 en cas de besoin. De toute manière, tu reviendras avec la valise tellement rempli de nouvelles acquisitions que tu seras obligé de laisser la moitié de ce que tu avais ramené avec toi au début. C’est ce qui m’est arrivé lors de mon retour du Liban ou j’ai préféré laissé une grande partie de ma garde-robe française sur place pour rapporter un maximum de babioles achetées à Beyrouth. Parce que ce ne sont pas de simples achats que je ramenais mais par leur biais des souvenirs de moments avec des personnes que je ne sais pas quand je pourrais retrouver, ce qui n’a pas de prix.

5/ Ne planifie pas

Ne planifie pas ton séjour, ce que tu veux absolument visiter, absolument faire… La meilleure des choses est de te laisser porter par l’instant. Au fils des rencontres tu vas peut-être visiter des lieux qui ne sont pas dans les guides touristiques mais qui t’apporteront bien plus de satisfaction. C’est ainsi qu’en Italie j’ai refusé de participé, par manque de budget, à un voyage « de touristes » au Carnaval de Venise en compagnie d’amis expatriés. Alors que je me disais que j’avais manqué un événement exceptionnel, mes amis sont revenus du voyage excédés par la foule et frustrés de ne pas avoir pu voir tout ce qu’ils voulaient. Par la suite, je suis devenue amie avec une italienne de Venise, qui m’a invité chez elle et j’ai donc pu découvrir la ville à une période plus calme et dans un cadre plus « authentique ».

6/ Ne prévois pas ton retour

Parce que une expérience à l’étranger peut être si forte et te changer tellement que tout ce qui te semblait indispensable auparavant ne le sera plus. Comme le fait de rentrer par exemple. Pour ma part, alors que je ne devais rester que 6 mois en Italie, j’y suis depuis bientôt trois ans.

7/ Ne suis pas ces conseils

Je sais ça n’a aucun sens de conclure comme ça mais au final j’écris bien ce que je veux non ? Plus sérieusement, si les conseils sont facile à donner, choisis ceux que tu acceptes de recevoir en fonction de ce qui te conviens et ne te force pas à faire quelque chose qui ne te correspond pas. Baz Luhrmann dans son fameux discours « Everyone’s free to wear sunscreen » le dit mieux que moi :

“Be careful whose advice you buy, but be patient with those who supply it Advice is a form of nostalgia dispensing it is a way of fishing the past from the disposal, wiping it off painting over the ugly parts and recycling it for more than it’s worth

 que je traduis par :

“Soit attentive avec les conseils que tu choisis de suivre mais soit patient avec ceux qui te les donne. Le conseil est une forme de nostalgie et le donner est une manière de ressortir le passé de la poubelle, l’épousseter, repeindre les parties laides et le recycler pour plus de valeur qu’il n’en a. »

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