Voyager : 20 vs 26 ans

« Les voyages forment la jeunesse », comme disaient ma mère et quelques autres avant elle. Si je suis assez d’accord avec ce dicton très plat, je dirais qu’on ne vit pas le voyage de la même manière en fonction de son « degré de jeunesse ». Je suis partie habiter à l’étranger à 20 puis 26 ans, et si j’ai bien évidemment profité pleinement de ses deux expériences je l’ai fait de manière totalement différente du fait de mon âge.  Seulement 6 années séparent mes deux expatriations mais mon évolution en termes de maturité ou de capacité d’adaptation ont changé complètement la donne !

20 ans à Beyrouth VS 26 ans à Milan :

Je suis partie tout d’abord au Liban puis en Italie. Bien que ces deux destinations n’aient pas grand-chose en commun, la démarche restait assez similaire : j’ai vécu pendant plusieurs mois/années à l’étranger. A 20 ans j’étais à Beyrouth pour une année scolaire dans le cadre de mon cursus universitaire, à 26 ans en Italie, pour divers stages/ emplois/ volontariat… Si la simple localisation géographique de ces deux destinations entraîne inévitablement un quotidien peu comparable, je dirais pourtant que c’est mon état d’esprit qui a creusé l’écart entre ses deux expériences d’expatriation. Dans les deux cas je suis partie en étant « jeune », pourtant à 20 ans je sortais à peine de l’adolescence et j’étais à la fois naïve et effrayée du challenge que je m’imposais alors qu’à 26 ans j’étais impatiente et déterminée à en faire une expérience payante.

Plus t’es vieux, plus tu morfles !

Le programme Erasmus à l’université, les volontariats, les échanges interculturels… Quand t’as entre 18 et 25 ans, tu n’as que l’embarras du choix pour trouver comment partir et pour qu’on s’occupe de tout à ta place. Les démarches administratives sont simplifiées, surtout si tu partes dans un pays nécessitant un Visa et dans certains cas, un logement t’attend déjà sur place. Mais plus tu « vieillies », plus ça commence à se corser. Les programmes d’échanges se font plus rares et quand on décide de se débrouiller seul.e, c’est là que les difficultés commencent. Trouver du travail dans un pays qui n’est pas le tiens est loin d’être facile, surtout si tu te décides comme moi à viser l’Italie ou le taux de chômage des jeunes et de 31 %. Et puis il faut s’occuper de la sécurité sociale, trouver une mutuelle et s’occuper de toutes les démarches administratives sans personne qui ne te tiennes la main. Bref, plus tu te décides à partir « âgé.e », moins tu vas pouvoir te la couler douce dans l’organisation.

 L’intégration est plus facile avec l’expérience :

A 19 ans j’étais effrayée à l’idée de voyager ou sortir seule. Il faut dire que ma première expatriation était aussi ma première expérience à l’étranger en dehors d’un voyage scolaire d’une semaine en Angleterre. Par conséquent, pendant mon séjour au Liban, je ne prenais jamais l’initiative d’une sortie, me contentant de me greffer à celle organisées par mes ami.e.s. Si l’on ne venait pas vers moi je restée seule en espérant que quelqu’un vienne me parler. Mon pays me manquait beaucoup et je passais énormément de temps sur internet à regarder ce que je manquais en France. J’avais encore trop peu de confiance en moi pour me permettre de vivre à 100 % mon aventure libanaise. En Italie, bien décidé à ne pas reproduire le même schéma, j’ai multiplié les sorties dans les bars, associations… ce qui m’a permis de rapidement me familiariser à mon nouvel environnement ! Et contrairement à ce qu’on pourrait penser l’ambiance « Auberge Espagnole » ne disparaît pas en partant après 25 ans. J’ai rencontrés des personnes de toutes horizons et cultures. Je n’ai pas hésité à entreprendre tout ce que je voulais que je sois seule ou accompagnée. Finalement, partir avec quelques années de plus et surtout plus de confiance en moi a facilité mon intégration dans le pays.

Alors à quel âge il vaut mieux partir ?

Quelque soit l’âge, un voyage apporte beaucoup. Mais si comme moi vous avez grandi dans un village de 200 habitant.e.s perdu dans les montagnes ardéchoises, il faudra quelques années avant d’acquérir assez de confiance dans sa capacité à conquérir le monde pour vivre cette expérience sans s’auto-limiter. C’est vrai qu’il est clairement plus facile de partir quand on est encore dans le cursus universitaire ou au début de sa carrière professionnelle et que passé ce cap, va falloir s’accrocher un peu plus pour rendre l’expatriation possible. Mais dans tous les cas, le jeu en vaut la « bretelle » 😉

Commentaires

  1. Oui faut se lancer 😉 ah d’accord super j’irai lire tout ça merci beaucoup !

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