L’histoire du Fertility Day en Italie : quand le gouvernement italien veut inciter à copuler…

condom between orange and banana

Connaissez-vous l’histoire du Fertility Day en Italie ? Cette campagne du gouvernement Italie pour inciter ses citoyen.ne.s à procréer qui a très vite tourné au scandale et au fiasco ?

Voici l’histoire de la pire manière d’inciter à la procréation !

Le taux de natalité extrêmement bas en Italie à l’origine d’une initiative plus que douteuse :

Tout commence en 2016, lorsque le gouvernement Italien décide d’agir contre la baisse de natalité dans le pays.

En effet, l’italie est le pays d’Europe avec le taux de natalité le plus bas. En 2020, on compte 400 000 milles naissances par an, soit 1,24 enfants par femme. Face aux problématiques qu’engendre un état à la population vieillissante, le gouvernement à décider d’agir.

Mais quelle option a-t-il choisi selon vous ?

  • A : Déblocage d’allocations destinées à aider au coût financier d’un enfant
  • B : Mise en place de politiques favorisant l’emploi des jeunes, massivement touchés par le chômage et ainsi dans l’incapacité de se projeter sur des projets à longs termes 
  • C : Mettre en place une campagne culpabilisante pour inciter à avoir des enfants

Alors ? Bingo ! Il s’agit bien de la réponse C, à savoir : « Mettre en place une campagne culpabilisante pour inciter à avoir des enfants ».

Plutôt que de ce pencher sur les causes socio-économiques rendant difficiles pour les italien.ne.s la possibilité d’avoir des enfants, l’état à préférer les pointer du doigt.

S’il n’y a pas assez d’enfants, c’est parce qu’ils sont trop paresseux et égoistes pour s’y mettre !

C’est ainsi qu’est naît la campagne du « Fertily Day », programmée pour le 22 septembre 2016.

Une campagne d’injonction à la grossesse complètement à côte de la plaque :

La Campagne démarre en affirmant avoir pour but : «  la sensibilisation au thème de la fertilité et au risque de la baisse de natalité. » Sauf que les affiches qui ont été choisies pour illustrer la campagne et inciter à la procréation sont d’un gout des plus douteux qui déclanche rapidement un scalance.

En voici un petit regroupant avec leur traduction ci-dessous.

  • «  la beauté n’a pas d’age, la fertilité si »
  • « la fertilité est un bien commun »
  • « Le renvoi de la maternité amène au fils unique. S’il arrive. »
  • « Parents jeunes. Le meilleur moyen pour être plus créatifs »
  • « La constitution tutèle la procréation consciente et responsable »
  • « Ne faites par partir en fumées vos spermatozoides »
  • « Prépare un couffin pour ton futur »
  • « Bouge toi ! N’attends pas la cigogne ! »
  • « La fertilité masculine est beaucoup plus fragile qu’elle n’y parait »

Beaucoup d’italien.ne.s reprochent à cette campagne de rappeler celles des régimes autoritaires qui incitent les citoyen.ne.s à faire des enfants pour le bien-être du pays. D’autres dénoncent la pression qui est faites aux femmes, qui doivent contrôler leur « date de péremption », c’est-à-dire la fin de leur fertilité. Enfin, il est également noté que la campagne semble oublier complètement les couples qui essaient sans succès d’avoir des enfants. Rien n’est proposé pour aider à lutter contre l’infertilité, si ce n’est l’injonction à arrêter de fumer.

La réponse humouristique des italien.ne.s :

Face à un gouvernement qui, plutôt que de prendre en compte les situations de précarités des jeunes qui les empêchent de se projeter dans le fait de fonder une famille les accable, les italien.ne.s ne se sont pas laissé faire.

Ainsi, c’est avec beaucoup d’humour qu’iels ont su tourner en dérision les affiches avec de nouveaux slogans :

  • « Ma grossesse dure beaucoup plus que mon contrat« 
  • « Tu as essayé de le trouer sans lui dire ?« 
  • « Ça fait 18 jours, 3 heures et 6 minutes qu’on ne baise pas« 

Ainsi, l’air de rien, les italien.ne.s rappellent à leurs politiques qu’avoir un enfant n’est pas qu’une question d’envie. Il est aussi important de ne pas vivre dans la précarité et de se sentir confiant en son avenir pour se projeter dans la parentalité.  

Et aujourd’hui, quand est-il du fertility day ?

Aujourd’hui le taux de natalité en Italie ne s’est pas amélioré. Si le « fertility day » existe toujours, il n’est plus question d’organiser des campagnes culpabilisantes comme en 2016. Ainsi, l’événement se fait plus discret. En 2021 par exemple, il était proposé à tou.te.s les italien.ne.s de vérifier gratuitement l’état de leur fertilité. Mais c’est ailleurs que les plus gros efforts semblent se mener.

Le 14 mai 2021 ont eu lieu à Rome les « Etats généraux de la natalité » qui prévoient de débloquer 21 milliards d’euros par an pour la famille et la natalité. L’allocation mis en place rappelle celle dont bénéficie les familles en France grâce à la CAF. Il n’est pas dit que la stratégie fonctionne mais elle a le mérite de prendre en considération les difficultés matérielles que peuvent rencontrer les couples souhaitant un enfant.

Et voilà, s’en est tout pour l’histoire du Fertility Day en Italie, ce jour où le gouvernement italien a pété les plombs.

Connaissiez-vous cette histoire ? Plutôt badante non ?

Pour d’autres histoires sur la culture italienne :

A lundi prochain !

Commentaires

  1. Lénou

    C’est clair 😂😂

  2. 😅 ces politiciens… Ils osent tout….

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